lundi 28 février 2011

Petite sortie et moteur bloqué !

Note: ce texte pourrait faire partie des " déboires d'un âne" une série de textes éxtraits des carnets de bord du vieux de Manapany !


Patrice, notre mécano d'élite, a visionné le moteur, changé les filtres, monté en haut du mat pour y placer un feu tricolore et vérifier les réas des drisses. Il a remplacé la dorade qui se trouvait sur le capot avant par une plaque de plexi ; c'est plus net et surtout plus étanche que cette dorade qui laissait passer de l'eau à chaque fois qu'une vague submergeait le pont. Ce qui rendait la couchette du vieux complètement mouillée lui laissant l'impression très désagréable d'être un vieux Terreneuvas dont le sac à viande n'est jamais sec.

En un mot, le bateau était prêt pour reprendre la mer!
Nous sommes partis avec Jaco, vers le Crouesty mais avons du faire la route, pratiquement au moteur, tant le vent était léger, par contre, samedi le Zef était annoncé avec des rafales à 7.
Dès le matin 10 heures, nous avons  donc repris la mer dans le but de rentrer à Belle-île ; mais ...
En sortant du Crouesty , juste entre les jetées , le moteur se cale. Il y avait possibilité de le mettre en route , au point mort, mais dès qu'on enclenchait l'embrayage, cela calait.
A tous les coups dis-je à Jaco, c'est un sac poubelle ou un bout qui s'est pris dans l'hélice !
Demi tour et avancer tant bien que mal, la quille effleurant les blocs de rochers de la berge. Etablir un petit bout de génois et aller se mettre à un ponton en bordure du chenal.
Debriefing . Conciliabule . On décide de partir quand même mais il nous faudrait un bateau pour nous prendre en remorque. Nous envoyons un coup de VHF à la capitainerie qui nous délègue un de leurs canot.
Le gars nous prend en remorque jusqu'à la bouée verte d'entrée du chenal , nous hissons la voile avec un ris car le vent annnocé ne serait pas de la tarte nous dit Windguru !
Nous voilà partis à 5 bons noeuds vers les Béniguets car le vent ne nous permet pas de viser la Teignouse . On était donc au près serré pratiquement à refus du vent.
On passe les Béniguets aux environs de midi , avec un peu de houle et un vent toujours montant, nous sommes parvenus à la hauteur de Samzun vers 15 heures 30 . Tirer un bord et viser la pointe du Bugul , un autre bord et passer le Gros rocher, un troisième bord enfin et arriver sur la plage de Ramonette.

Pour ce qui était de rentrer dans le port, après trois tentatives vouées à l'échec car dès qu'on passait les phares, le vent refusait et le courant descendant, nous empêchait de courir sur notre erre.
Un voilier superbe passait par là et à notre demande il nous a remorqué juqu'à une bouée proche. Nous étions sauvés!

J'étais fourbu en arrivant, je suis rentré chez mon amie me suis étendu et j'ai dormi une heure.

Le lendemain , je me suis fait remorquer jusqu'à l'écluse par Exocet, le bateau d'un petit pêcheur local.. J'ai mis une cravate à mon mat et j'ai attendu que la mer descende pour voir et éliminer la panne. Un long bout de cinq mètre environ était entortillé dans l'hélice et j'eus toutes les peines du monde à le couper et à dégager l'arbre qui était complètement bloqué.

Pour une première sortie de l'année, elle était gratinée !