vendredi 4 octobre 2013

Le retour de Gijon

Nous n'étions plus que trois à faire le trajet Gijon Belle-ile mais nous partions en escadre avec Panous du Crouesty bateau qui appartenait à un couple composé de Jacques et de Jacou,et un autre bateau un Oceanis 32, celui de  Gérard, l'homme qui a mis la main au bon endroit pour résoudre notre panne d'électricité, tout à fait par hasard et  qui, lui rentrait à La Rochelle.
Notre équipage comportait Gurvan et Guy et nous avions programmé avec Jacques un départ le jeudi matin alors que le vent se serait calmé et nous porterait dans la bonne direction. Un près bon plein de Noroît.
La grande voile était réparée, il faut dire que les Espagnols savent ce que cela veut dire l'urgence et ils ont bien travaillé et en temps et heure !
Cap sur Belle-île dans un premier temps et, les premières heures avec un peu de moteur pour atteindre les 5 nds de moyenne, plus tard, on stoppa le moteur et nous marchions à 5 / 6 nds durant le reste de la journée et une bonne partie de la nuit. Nos amis qui avaient de meilleures voiles que nous ,  plus neuves, nous ont largué et je leur ai dit, par radio, de ne pas nous attendre.Au matin du deuxième jour, le calme nous fit remettre le moteur  et puis, nous avons rentré le génois, marchant comme les Hollandais avec Grande voile et moteur.
Gurvan qui craignait que le moteur ne s"arrête , comme il l'avait fait à deux reprises, s"était mis en tête que s'il l'alimentait en fuel à la moindre vétille, il marcherait mieux et c'est ce qu'il a fait durant les 15 heures qui suivirent jusqu'à ce nous n'ayions plus de fuel en réserve.
A 40 milles de Yeu vers laquelle nous nous sommes dirigés sachant que nous n'aurions plus de vent ce jour là, nous avons décidé  de jouer le tout pour le tout et de consommer les 40 litres qui restaient dans le réservoir.Cela s'est très bien passé et nous sommes arrivés à Yeu vers 18h 30 juste pour nous installer près de Panous qui était arrivé à midi.
Des dauphins et d'autres bestioles plus importantes on en avait vu toute la nuit précédente, ils nous accompagnaient sans relâche, montrant qu'eux aussi, ils étaient des amis de Manapany et cela nous l'avons bien senti !
Guy nous a quitté le lendemain car il devait rentrer à Paris et le plus simple était de prendre la vedette pour aller à la Fromentine et de là un bus vers Nantes.
Après des adieux à nos amis de Panous et une bonne nuit au port, nous sommes rentrés Gurvan et moi à Belle-île avec un bon petit vent pour franchir la Loire et, un peu après la mi-route, une demi-douzaine d'heures de moteur . Nous sommes arrivés à Palais à 19,30 juste quand l'écluse ouvrait ses portes.
La croisière s'était achevée sur une bonne note, Gurvan était très content d'avoir fait cela et a même ajouté 100 € sur le compte qu'il devait à Manapany voulant par ce geste m'épargner une partie des frais occasionnés par la déchirure du génois.

jeudi 3 octobre 2013

Un peu de laisser aller ? ou beaucoup...ou...

Il faut que je vous le dise, si j'avais été tout à fait prêt, il y a treize ans pour partir...jamais je ne serais parti.
Il y a des choses qui arrivent sur les bateaux et que vous n'avez pas prévu et cela a beau passer pour de l'
imprévoyance , il n'y a rien à y faire. Il m'est arrivé beaucoup de trucs et il m'en arrivera encore. Vito Dumas qui est parti de la baie d'Arcachon sur un bateau qui faisait eau ne s'en est pas moins bien sorti à traverser l'Atlantique et devenir une référence marine malgré cela ! Je peux en citer beaucoup d'autres : Moitessier sur son Marie Thérèse qui a coulé aux Chagos et Alain Gerbault qui n'arrêtait pas de réparer ses voiles en loques et qui a mis plus de cent jour pour sa première traversée.
Depuis 13 ans je peux maintenant mesurer et surtout relativiser les choses.
Je me souviens d'autrefois, quand j'approchais d'un port, j'étais sur le qui vive me demandant comment cela allait se passer et il m'a fallu plusieurs années pour me rendre compte que cela allait très bien se passer et que il me suffisait d'approcher pour voir très exactement  comment cela se présentait.
C'est pour cela que je suis relativement serein sur Manapany parce que j'ai confiance en lui et que tant qu'il flotte, et que j'aie une voile ,même un mouchoir de poche,  je n'ai pas peur...
 Le tout c'est d'être capable de faire face à de l'imprévisible sans déclencher le May day pour finalement pas grand'chose .
C'est Jack London qui disait: un marin c'est celui qui est capable de naviguer seul sur un petit bateau,
Je me contente de cette référence et je me dis : je suis un marin...

mercredi 2 octobre 2013

Mais c'est bien sûr !

Merci aux amis de Manapany qui m'ont répondu ! D'ailleurs dans le sens que je pensais et qui est du bon sens. Ma responsabilité est engagée dans tout ceci et , contrairement à ce que me dit Hervé, je ne veux pas me déculpabiliser. Donc, il faut que j'assume , je ne sais pas encore comment mais je le ferai !