lundi 24 novembre 2014

Des déboires , encore !



Panne de moteur !


Mais ce n est pas vrai ! je venais de virer de bord pour me présenter dans le chenal d’entrée du Crouesty que voilà une fois de plus mon moteur qui me lâche ! Mes voiles étaient affalées et je prenais tranquillement mon cap et puis…patatras !
Maudissant le trafic infernal et le bruit insupportable du  quai Gambetta au Palais, j’avais décidé de partir vers d’autres cieux : le Crouesty  me disais-je, j’y serai bien plus tranquille. Quand je suis sorti de l’avant port de Palais j’ai trouvé un vent fort, de la mer et de la boucaille . Bof, ça commençait bien ! J’hésite sur la conduite à tenir, faire demi-tour ?  c’était probablement ce que j’avais de mieux à faire mais voilà, je ne suis pas sage et, têtu comme un Wallon peut l’être,  je suis parti quand même. Tout a valdingué dans la cambuse,les casseroles par terre, le frigo renversé les tiroirs ouverts mais rien de cassé ! En outre, Joseph, mon pilote automatique ne pouvait pas tenir dans cette mer formée et il m’a lâché dès le premier quart d’heure !  Courageusement, j’ai  repris la barre et me suis , dans un premier temps, dirigé  vers les Béniguets mais voyant que j’étais au près, dans cette mer là, je décide d’abattre et d’aller plus au portant vers la Teignouse . J’ai donc pris mon fidèle Garmin et l’ai questionné pour connaître le cap : 34 me dit-il ! J’obtemperais et  trouvais une mer toujours agitée mais plus maniable puisque j’avais le vent de travers.  Une heure après, je vis au travers de la brume se profiler les premières bouées de la passe, j’étais soulagé et une demi heure plus tard, je laissais la Teignouse derrière moi et trouvais une mer un peu plus calme dans la baie de Quiberon . Je filais, en permanence 6 nœuds, on allait vite, on serait au Crouesty  dans moins de deux heures.
Effectivement je passais la bouée sud Méaban vers cinq heures de l’après midi, j allais battre mon record ! Je mis mon moteur en route à 500 m des bouées d’entrée  et affalais mes voiles . Le moteur s’arrêta soudainement, j’essayais de le remettre en route mais rien à faire il ne voulut point !
Je me mis à dériver lentement vers Méaban mais j’ai , immédiatement, relâché mon génois et  me dirigeai vers la passe d’entr ée du golfe du morbihan , je passais Port Navalo, la mer était plus calme mais sachant que la marée descendait depuis deux heures,  je me doutais que je n’irais pas loin ainsi et que je serais arrêté avant la Jument et Berder.  Je me suis donc mis face au vent autant que faire se peut, ai abattu mes lazy jacks pour faciliter la montée de la grande voile et suis parvenu non sans pester un peu, à hisser ma grande voile qui allait me permettre de faire demi-tour.
Je connais très bien la passe et le chenal d’entrée du Crouesty  mais la nuit était tombée car il n’était pas loin  de 7 heures du soir . Je voyais les feux d’entrée de loin et les feux d’alignement pour me guider et je décidais d’y aller plutôt que de faire plus d’une heure de route pour rentrer à Port Haliguen . Mais de nuit ? sans moteur ? et la mer qui commençait à descendre ?
A Dieu Vat, on y va ! Le vent me maintenait au largue et je passais la première bouée à pleine vitesse, ma hantise était de cogner les autres  si je ne les voyais pas mais je les vis et choisis de longer les vertes je passais les deux phares d’entrée du port pour trouver un calme tellement absolu que je craignais de ne plus avancer suffisamment pour trouver un ponton.  J’y parvins en évitant un gros trawler qui se trouvait amarré, sur ma route, J’en profitais pour me déhaler sur lui et arrivais finalement, en pompant avec mon gouvernail, à un ponton qui semblait mis là exprès
Deux personnes m’avaient entendu arriver et m’aidèrent à m’amarrer . mais….
Le lendemain matin à 8 heures , comme je finissais de déjeuner, un bateau qui arrivait de Camaret se présenta. Ils me dirent que  j’étais à leur place. C’ètait l’Atlantica, un voilier de 58 pieds, presque deux fois  la longueur de Manapan y ; je le connaissais pour l’avoir vu à Belle-île. Je proposais au capitaine de me pousser un peu plus loin et finalement,ils me larguèrent au ponton V3  où je réussis à m’amarrer avec l’aide d’autres personnes qui avaient repéré que j’étais en difficulté . C’est à ce moment là que l’on s’aperçoit que bien lancer une amarre est  une qualité primordiale pour un marin !


 

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