lundi 28 janvier 2013

Mon petit gabier

Ben oui, j'ai un gabier attitré, un mousse qui peut grimper au mat quand cela est nécessaire.
Et je trouve cela très commode car c'est une question de poids. Quand je dois envoyer dans la hune quelqu'un qui pèse 80 kgs j'ai deux fois plus de mal que d'envoyer Olivier qui lui n'en pèse que 40.Je lui accorde quelques sous car toute peine mérite salaire mais il en  coûte, à Manapany, bien moins cher que les 45 € l'heure d'un mécano quel qu'il soit.
Récemment encore, je l'ai envoyé là haut parce que ma girouette était bloquée;quand il est redescendu après avoir vérifié les réas et la girouette je lui ai demandé de vérifier les barres de flèche et il a découvert un truc à faire tomber le mat: une des ferrures de fixation de la barre de flèche babord était cassée . Cela veut dire que la barre de lèche en question ne tient plus que parce que le hauban l'appuie contre le mat. Si jamais elle venait à lâcher, on risque la chute du mat et donc...il faudra enlever le mat pour pouvoir réparer.
De toutes manières, il me fallait sortir le mat pour pouvoir y mettre, à  bonne hauteur,le point de tire du nouvel étai largable que Manapany va s'offrir. Je n'ai pas de possibilité d'installer un tourmentin ni un solent qui seraient bien pratiques pour ne pas dire indispensables au cas où le vent forcirait.
 Pour les non marins, je vous prie de vérifier tous ces termes techniques grâce à Wikipédia que vous avez tous sur votre ordinateur .
On verra cela avec Gilles au Crouesty et on en profitera pour refaire de la strate avec Michel quand Manapany sera au sec.
Ben , Manapany, mon petit père, on va bien s'occuper de toi , tu verras !

vendredi 25 janvier 2013

A capitaine cowboy, équipiers rétifs....

Un de mes bons équipiers,( mais que dis-je là ? ils sont tous bons !) m'a envoyé un mail du Cap vert qui correspond bien à ce que je dis dans le titre: tout l'équipage du bateau est parti à cause de l'humeur du capitaine.Ils étaient 4 et les trois équipiers ont quitté le bord dégoûtés.
Ce n'est pas tout d'avoir un beau grand bateau, il  faut aussi savoir mener les hommes.
Pour moi, il y a deux manières: la manière forte et l'autre
La manière forte est celle qui était pratiquée autrefois lors de ce qu'on appelle le Shangaïage . On vous soûlait la g.., on vous embarquait et vous vous retrouviez, le lendemain midi, alors que vous sortiez du coaltar à des dizaine de milles de votre port. Il fallait donc faire contre mauvaise fortune bon coeur et continuer sa route avec le bateau jusqu'à la première occasion de désertion.
Il y a encore de ces faux capitaines qui croient que la gueulante est la seule possibilité de faire des bons équipiers. J'en ai connu un qui se prenait pour Tabarly et qui, ne consultant jamais son équipage, décidait tout seul de ce que la journée allait nous réserver. Il y a eu une quasi mutinerie et, en ce qui me concerne , je ne suis plus jamais monté à son bord.Un autre avec qui je n'ai jamais voulu naviguer , connaissant sa réputation , n'arrêtait pas de gueuler sur ses équipiers qui bien entendu ne restaient pas longtemps avec lui.
Fabien et ses copains ont subi la même expérience mais, ce qui m'a fait le plus grand plaisir c'est qu'il m'a confié revenir en mars et reprendre contact avec moi, pour de futures croisières.
Pour ma part, je dois avoir une trentaine d'équipiers réguliers, qui reviennent dès qu'ils en ont la possibilité et donc j'en conclus que ma façon d'être avec mon équipage est la bonne !

mercredi 16 janvier 2013

Encore un couac ....mais il le fait exprès !

Un de mes bons équipiers, Hervé Le Gonidec dit le Go m'a appelé, l'autre soir, pour me demander si je pouvais me rendre à Lorient. "Je suis décidé à donner ma participation à Manapany, sous forme de révision du moteur . Je vais m'occuper de tes injecteurs et également des bougies de préchauffage "
J'ai donc tâté le vent, trouvé une fenêtre météo et nous sommes partis Manapany et moi pour une nouvelle traversée. 
Nous avons bien marché encore que, par le travers des Birvideaux, il y avait une mer assez forte et,comme nous étions vent arrière et que ce vent était tombé, ma bôme s'est mise a taper sur le bas hauban et l'embout de bôme s'est détaché. Mon sang ne fait qu'un tour: il faut affaler si on ne veut pas augmenter le risque de casse plus grand. Grâce aux lazy jacks, la voile a été contenue et j'ai pu affaler dans de bonnes conditions et bloquer cette bôme déjantée avec un bout que je trouvais tout prêt. Inutile de vous dire que j'ai capelé mon harnais de sécurité et que je l'ai croché à l'anneau du tangon devant le mât, afin d'éviter de passer par dessus bord avec les embardées telles que nous les vivions .J'ai donc repris ma route avec le seul génois mais il suffisait amplement car nous étions vent arrière. En arrivant à Lorient, avant la Citadelle de Port Louis, un bateau de la douane m'a fait des signes avec son phare mais je n'y ai rien compris, mes feux étaient allumés mais peut-être que le pavillon breton que je ^portais sur le pataras ne leur a pas plu car fort en lambeau . Suivant une école plus traditionelle que la mienne, les pavillons devraient toujours être en très bon état mais moi je le préfère ainsi et faire savoir à ces morveux que c'est un pavillon qui a connu les honneurs de la guerre et des coups de vent et que donc je suis fier de porter sur Manapany.
Et donc, mon bon Hervé est arrivé le lendemain au quai de Rohan,à huit heures tapantes, comme prévu. Il s'est attelé à sa tâche et deux heures après nous étions à l'atelier Normand qui a la représentation de Nanni . Comme l'avait prévu mon ami Hervé deux des injecteurs étaient douteux ( pissaient). On les commande, nous dit le chef et vous les aurez demain matin.  J'avais des doutes car la maison mère était à Bordeaux mais non, le lendemain à 9h 30 les pièces étaient disponibles et Hervé a pu finir son travail.
Je l'ai invité à déjeuner à la "Tavarn ar Roi Morvan" où sévit Irène, la Pourlette, dont je vous ai déjà parlé. On a mangé comme des rois ;la Tavarn était pleine, comme d'habitude alors que, dans  les restaurants des environs, il n'y avait âme qui vive. C'est dire la réputation de cette taverne spécialisée dans la cuisine typiquement bretonne.  Dès fois que vous y passeriez, ce lieu ( plus que mythique puisque c'est de là que partent les Bagads de la semaine celtique de Lorient) se trouve en haut de l'avenue de la Bove et c'est tout près du port de plaisance.
En rentrant au port à Palais lors de mon retour, voilà mon signal de moteur qui s'allume en même temps que le sifflet d'alarme. Après investigations et consultation de l'ami Hervé contacté par téléphone " c'est probablement le rotor de la pompe du circuit de refroidissement qui est naze , vérifie si à l'échappement, de l'eau passe ou non ! Ben non elle ne passait pas. Donc démontage, pour ma pomme cette fois , remplacement de la dite pièce et le plus drôle, ça marche!
Le coût de la facture chez Normad dépassait les 300 € , voilà, c'est ma quote part m'a dit l'ami Hervé et celle de Marie, sa femme, bonne ^petite équipière qui adore venir faire ses classes sur notre voilier d'élite et des élites !

mardi 1 janvier 2013

Ah oui, j'oubliais : la purée de pois

C'est vrai cela, et c'est finalement le plus dur,dans notre Bretagne bien aimée: la brume et le brouillard !
En 2002, j'ai passé le raz de Sein, pour la première fois, dans un brouillard tellement  épais qu' on ne voyait pas à 30 m;

Un ami m'avait demandé de ramener avec lui un Folie Douce ( 9 m) que l'on devait prendre à Groix. On nous a donc amené en voiture à Groix pour prendre livraison du dit voilier et le ramener à Perros. Après une halte à Audierne, nous sommes partis vers le Raz , j'avais un petit GPS portable mais à l'époque je ne l'utilisais pas au maximum de ses possibilités; par exemple, nous ne faisions pas le point toutes les dix minutes comme nous le faisons,désormais, systématiquement, en cas de brouillard,..
Je signalais notre approche de "la plate" à mon compagnon, il n'y avait pas de vent et nous n'avancions guère sauf que....
tout à coup, le courant qui était avec nous nous a entraîné, à vive allure entre la Plate et la Vieille . En fait,on était au plus gros du jus, c'est à dire la Troisième heure de marée et tous mes équipiers savent que c'est le  moment ou le courant est le plus fort. C'était un courant de coëfficient 82 soit de vives eaux. J'ai eu tellement peur que, je vous l'assure, je me suis mis à prier Dieu à voix haute pour qu'il nous épargne. Dix minutes plus tard, le calme était revenu mais j'en tremble encore ! A à cette époque, le Folie Douce était muni d'un moteur rikiki,  Diesel ok mais de 4 cv , beaucoup trop faible que pour nous sortir de là où le courant faisait au moins 7 noeuds

Une autre fois, avec Gilles, par brouillard encore, nous nous dirigions vers Penfret des Glénans et une fois de plus, on ne voyait que dalle ! Nous approchions de l'île au moteur car pas de vent, la nuit était tombée."Gilles vois-tu le phare, on n'est plus qu'à un quart de mille " "non, je ne vois rien " On continue notre approche," toujours rien ?" Non , je ne vois rien "
L'écho sondeur s'est mis à sonner , 6 m de fond !" Mouille" dis-je à Gilles ! A peine ancré, je jette un coup d'oeil vers le mat et je vois le Phare juste au-dessus de nous. !
Nous étions au sud de Penfret; on s'est guidé sur le piaillement des gwels que nous avions dérangés, pour contourner la pointe et trouver le mouillage où nous vîmes, à 20 m, les feux des voiliers qui y étaient ancrés.

J'ai passé le raz de Sein plus de dix fois dont trois par un brouillard tel que nous n'avons rien vu, ni la Vieille, ni la plate, rien...
Aujourdhui, on a le traceur qui nous indique très exactement où nous sommes mais de toutes manières,on fait le point toutes les dix minutes et l'on peut suivre notre trace sur la carte.
Nous avons bien appris et nous nous sommes adaptés!