Nous sommes partis de Vannes à la première ouverture de l'écluse et du pont Kérino. Bien entendu, dans ces conditions nous avions le courant contre nous ce qui fait qu'avant la tourelle de la Truie d'Arradon, nous n'avancions pas. On a donc mis en route le moteur pour traverser le golfe, laissant à babord l'île aux moines et ensuite l'île de la jument , Berder et Gavrinis à tribord, er Lannig à babord et sommes sortis du golfe. Je laissais mon équipier barrer mais il n'arrivait pas à tenir le cap, il est vrai que la brume était là et que on ne voyait pas grand chose.
A l'approche de la Teignouse, j'ai préféré reprendre la barre car nous étions vent arrière et que , mon équipier ne pouvant pas tenir le cap, nous risquions l'empannage . Pour l'éviter j'ai établi une retenue de bôme qui nous a évité des passages intempestifs de la bôme, ce qui ne manquait pas vu la houle qui nous poussait qui à babord, qui à tribord, sans arrêt. Le soir tombait et les feux se sont allumés l'un après l'autre , la Teignouse en dernier et les feux du chenal aussi. J'aurais peut-être du prendre le passage des Béniguets qui est nettement plus court mais la route de la Teignouse est plus directe et c'est l'option que j'ai choisie. La mer était forte mais nous avaçions vite , 6 à 7 noeuds en permanence .On était secoués comme des vieux pruniers.
Nous avons vu sur babord le phare de Kerdonis et les lumière de Palais droit devant. Plus que 5 milles , le clapot ne s'apaisait pas, au contraire quand nous fûmes à trois milles du port,il s'est amplifié et je me demandais comment j'allais faire pour rentrer dans le port avec pareil clapot. Nous avons mis le moteur en route et à un demi mille des bouées d'entrée, nous avons mis à la cape, laissant le foc à contre pour pouvoir affaler ma grande voile. A quatre pattes j'ai rampé jusqu'au pied du mât, j'ai lâché la drisse de grande voile et je suis rentré dans le cockpit. Nous avons repris le cap et la grande voile est descendue toute seule, aux trois quart, nous laissant la possibilité de rentrer dans le port. La marée était basse, pas question d'entrer dans le port , plus avant. Nous avons attendu deux bonnes heures et nous nous sommes prudemment avancés vers l'écluse, au moins nous étions à l'abri. !
Nous avons laisé Manapany s'installer le long du quai, nous avons mis une cravate à son mât et je me suis installé dans ma couchette.Il était 23 heures. Mon équipier a quitté le bord fâché par une dispute à propos d'horaires de marées et n'est rentré qu'à 6 heures et demie du matin pour repartir avec son bagage. La détente après la tension de la traversée avait fait son effet !
Il me faut avouer que j'avais été un peu léger de prendre à bord, vu les conditions sportives que nous avons eues, un équipier qui n'avait fait que du dériveur. Le vent annoncé n'était que de 4 à 5 beaufort mais nous avons subi des rafales à 7 beaufort . Nous étions au portant mais quand même....
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Charles, vieux fou :)
RépondreSupprimerJe t'imagine bien à 4 pattes au pied du mat, les yeux grands ouverts et un air de folie dans le regard !
Ca donne envie de partager cela avec toi !
A très bientôt mon poto et bon séjour sur nos terres...
Nicolas